Sommaire
- Le Don d’organes et de tissus à l’échelle mondiale
- Historique des premières greffes d’organes
- Un enjeu de santé publique mondial
- Situation mondiale
- La prise en charge des greffes : des différences selon les pays
- Prise en charge des immunosupresseurs à l’échelle mondiale
- Les règles du don d’organes : anonymat, gratuité et consentement
- Vers une coopération internationale pour améliorer la transplantation d’organes et de tissus
Le Don d’organes et de tissus à l’échelle mondiale
Chaque jour, des milliers de vies sont sauvées grâce au don d’organes et de tissus. Pourtant, les disparités entre les pays sont importantes, tant au niveau des lois que du financement des greffes. Alors que la France garantit la prise en charge des transplantations via l’Assurance Maladie, qu’en est-il ailleurs dans le monde ? Tour d’horizon des pratiques internationales.
Historique des premières greffes d’organes
Les premières tentatives de greffe d’organes chez l’homme remontent au début du XXᵉ siècle. En 1906, le chirurgien français Mathieu Jaboulay a tenté de greffer un rein de chèvre sur une patiente souffrant d’insuffisance rénale, mais sans succès.
La première greffe rénale réussie a été réalisée en 1954 à Boston par le Dr Joseph E. Murray entre des jumeaux identiques, ce qui a permis d’éviter les problèmes de rejet immunologique. En 1967, le Dr Christiaan Barnard a effectué la première greffe cardiaque humaine au Cap, en Afrique du Sud. En France, la première greffe cardiaque a été réalisée en 1968 par le Pr Christian Cabrol à Paris.

Un enjeu de santé publique mondial
Dans de nombreux pays, la demande en organes dépasse largement l’offre. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des centaines de milliers de patients attendent une transplantation chaque année, mais seule une fraction d’entre eux en bénéficie. Les greffes les plus courantes concernent le rein, le foie, le cœur, les poumons et la cornée.
Les facteurs qui influencent le taux de dons et de transplantations incluent la législation nationale, les infrastructures médicales, les campagnes de sensibilisation et les croyances culturelles ou religieuses.
Certains pays ont mis en place des stratégies avancées pour encourager le don :
- L’Espagne, leader mondial en matière de transplantation, applique un modèle de consentement présumé renforcé par un système proactif de détection des donneurs en milieu hospitalier.
- Les États-Unis s’appuient sur une approche mixte avec des registres de donneurs volontaires et des incitations pour les dons d’organes de personnes vivantes.
- L’Iran est le seul pays où la vente de reins est légale et encadrée par l’État, réduisant ainsi la liste d’attente pour ce type de greffe.
Situation mondiale
Selon les données de 2023, plus de 100 000 personnes aux États-Unis étaient en attente d’une greffe d’organe. Malheureusement, chaque jour, 16 personnes décèdent faute d’avoir reçu l’organe nécessaire.
En 2023, l’Espagne a réalisé 5 836 transplantations, dont 3 690 rénales et 1 262 hépatiques, grâce à 2 562 donneurs décédés, maintenant ainsi son leadership mondial en matière de dons et de greffes d’organes.
- Cas spécifiques par pays
- Canada : En 2019, 4 352 personnes étaient en attente d’une transplantation d’organe, dont 2 685 sur une liste active. Cette même année, 249 patients sont décédés en attente d’une greffe.
- Suisse : En 2022, 83 personnes inscrites sur la liste d’attente sont décédées, soit 11 de plus que l’année précédente.
Ces chiffres illustrent l’écart significatif entre le nombre de patients en attente d’une greffe et les organes disponibles, entraînant malheureusement des décès chaque jour. Ils soulignent l’importance cruciale de la sensibilisation au don d’organes et de tissus pour sauver des vies.

La prise en charge des greffes : des différences selon les pays
En France, l’Assurance Maladie couvre intégralement les frais liés aux greffes, incluant l’hospitalisation, l’intervention chirurgicale et le suivi médical. Mais ce n’est pas le cas partout.
- En Europe :
- La plupart des pays européens disposent de systèmes de santé publics qui prennent en charge les transplantations, notamment l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni.
- L’Espagne se distingue par sa prise en charge efficace et son organisation optimisée des soins.
- Les pays d’Europe de l’Est, quant à eux, font face à un manque de ressources et à une sensibilisation plus faible, ce qui entraîne des taux de dons plus bas.
- Aux États-Unis :
- Le financement repose sur un mélange de couvertures privées (assurances santé) et publiques (Medicare, Medicaid).
- Toutefois, les coûts des greffes sont élevés et l’accès peut être limité pour les personnes non assurées.
- En Asie :
- Le Japon et la Chine ont historiquement eu des taux de dons d’organes faibles, en raison de croyances culturelles et de restrictions légales.
- En Chine, un système de don post-mortem a été mis en place depuis 2015 pour lutter contre le trafic d’organes.
- En Afrique et en Amérique Latine :
- La transplantation reste un défi en raison d’un manque d’infrastructures médicales et d’un accès limité aux soins.
- Certains pays comme l’Afrique du Sud ou le Brésil développent cependant des programmes encourageant le don d’organes, avec des initiatives de sensibilisation et un renforcement des infrastructures hospitalières.
Prise en charge des immunosuppresseurs à l’échelle mondiale
- Europe :
- France : L’Assurance Maladie couvre intégralement les frais liés aux immunosuppresseurs pour les patients greffés.
- Royaume-Uni : Le National Health Service (NHS) prend en charge ces médicaments pour les patients transplantés.
- Allemagne : Les assurances maladie obligatoires couvrent généralement les immunosuppresseurs pour les patients greffés.
- Amérique du Nord :
- États-Unis : La couverture des immunosuppresseurs dépend du type d’assurance. Medicare, par exemple, couvre ces médicaments pendant 36 mois post-transplantation rénale, après quoi les patients doivent trouver une autre source de financement.
- Canada : Les provinces et territoires offrent des programmes d’assistance pour les médicaments, mais la couverture des immunosuppresseurs peut varier, nécessitant parfois une assurance privée supplémentaire.
- Asie :
- Japon : Le système d’assurance maladie universelle couvre une partie des coûts des immunosuppresseurs, avec un reste à charge pour le patient.
- Chine : La couverture varie selon les régions et les types d’assurance, avec une tendance à l’amélioration de la prise en charge des traitements post-transplantation.
- Afrique et Amérique latine :
- La prise en charge des immunosuppresseurs est souvent limitée en raison de ressources financières restreintes et de systèmes de santé moins développés. Les patients peuvent être confrontés à des coûts élevés, limitant l’accès aux traitements nécessaires.
Outre la couverture financière, l’accès aux immunosuppresseurs peut être entravé par des problèmes d’approvisionnement, des infrastructures de santé insuffisantes ou un manque de personnel médical formé. Ces défis sont particulièrement présents dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Il est crucial que les patients transplantés aient un accès continu et abordable aux immunosuppresseurs pour assurer la survie et le bon fonctionnement du greffon. Les disparités mondiales dans la prise en charge de ces médicaments soulignent la nécessité d’efforts internationaux pour améliorer l’accès aux traitements essentiels et renforcer les systèmes de santé.
La prise en charge des immunosuppresseurs après une transplantation varie largement à travers le monde. Si certains pays offrent une couverture complète, d’autres laissent une partie des coûts à la charge des patients, voire ne proposent aucune aide financière. Ces disparités mettent en lumière l’importance de politiques de santé publique visant à garantir un accès équitable aux traitements post-transplantation, essentiels à la survie des patients greffés.

Les règles du don d’organes : anonymat, gratuité et consentement
Le don d’organes repose généralement sur trois principes fondamentaux :
- L’anonymat :
- En France, l’identité du donneur et du receveur est strictement protégée.
- Cette règle est aussi appliquée dans la majorité des pays européens, bien que certains pays comme les États-Unis autorisent parfois des contacts entre familles de donneurs et receveurs sous certaines conditions.
- La gratuité :
- Le don d’organes est un acte volontaire et gratuit dans la plupart des pays, afin d’éviter toute commercialisation et trafic.
- Toutefois, certains pays comme l’Iran offrent une compensation financière pour les dons d’organes vivants.
- Le consentement présumé ou explicite :
- En France, en Espagne et en Belgique, toute personne est présumée donneuse à moins d’avoir exprimé son refus de son vivant.
- En Allemagne, aux États-Unis et au Canada, le don repose sur une inscription volontaire dans un registre officiel.
❓ Rencontres entre familles de donneurs et de receveurs
Les politiques concernant les rencontres entre les familles des donneurs et des receveurs varient selon les pays et les cultures. Dans de nombreux pays, y compris la France, le principe de l’anonymat est strictement appliqué pour protéger la confidentialité des deux parties. Cependant, dans certains pays comme les États-Unis, des contacts peuvent être établis entre les familles si les deux parties y consentent explicitement. Ces rencontres sont généralement encadrées par des professionnels de santé pour assurer un soutien adéquat.
Vers une coopération internationale pour améliorer la transplantation d’organes et de tissus
Face aux inégalités et au manque de dons, plusieurs organisations internationales œuvrent pour améliorer la coopération entre pays :
- Eurotransplant, qui regroupe plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Autriche, Slovénie, Croatie et Hongrie), facilite l’attribution d’organes en fonction de la compatibilité médicale et de l’urgence des patients.
- L’OMS, qui encourage la mise en place de régulations strictes pour éviter le trafic d’organes et garantir l’éthique des dons et des greffes.
- L’American Society of Transplantation, qui mène des recherches et des actions de sensibilisation sur les besoins en transplantation.
L’harmonisation des politiques de don et de transplantation est un défi majeur pour les années à venir. Sensibiliser la population et faciliter l’accès aux greffes restent des priorités pour de nombreux gouvernements.
L’importance de l’information et de l’engagement
Le don d’organes est un acte solidaire et vital qui mérite d’être encouragé et facilité. Si chaque pays adopte une approche spécifique, un point commun demeure : la nécessité d’informer et d’engager les citoyens pour sauver un maximum de vies.
Sur Maaarc, nous avons à cœur de sensibiliser et d’accompagner toutes les personnes concernées par la greffe. Ensemble, faisons évoluer les mentalités et soutenons ceux qui en ont besoin !
➡️ Exprimez votre choix, informez-vous et partagez pour faire avancer la cause !