Le Don d’Organes et de Tissus en France

L’importance de la sensibilisation

Chaque année, des milliers de patients en France attendent une greffe d’organe pour survivre ou retrouver une meilleure qualité de vie. Pourtant, le manque de dons reste une réalité, et la sensibilisation à ce sujet est essentielle. Comprendre le don d’organes et son fonctionnement permet de mieux appréhender son importance et d’encourager chacun à se positionner sur cette question cruciale.

Comment fonctionne le don d’organes et de tissus en France ?

En France, le principe du prélèvement d’organes et de tissus repose sur le consentement présumé. Cela signifie que toute personne est considérée comme donneuse à moins d’avoir exprimé son refus de son vivant, notamment en s’inscrivant sur le Registre National des Refus. Toutefois, dans les faits, les équipes médicales consultent souvent les proches du défunt pour connaître ses dernières volontés.

Les organes pouvant être prélevés incluent le cœur, les poumons, le foie, les reins et le pancréas. Les tissus comme la cornée, la peau et les os peuvent également être donnés.

La première greffe d’organes et de tissus en France

La première greffe d’organe en France a été réalisée en 1952 par le professeur Jean Hamburger à l’hôpital Necker à Paris. Il s’agissait d’une greffe de rein entre deux frères jumeaux, ce qui a permis de limiter les risques de rejet. Cet événement a marqué une avancée majeure dans le domaine de la transplantation et a ouvert la voie aux techniques modernes de greffe.

Concernant les greffes de tissus, la première greffe de cornée en France remonte à 1959. Ces interventions pionnières ont permis de développer les protocoles médicaux et de renforcer la réglementation encadrant les dons et transplantations.

Premières greffes d’autres organes en France :
  • Première greffe de foie : Réalisée en 1968 à l’hôpital Saint-Antoine à Paris par le professeur Bismuth.
  • Première greffe de pancréas : Effectuée en 1976 à Lyon.
  • Première greffe de cœur : Réalisée en 1968 à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris par le professeur Christian Cabrol.
  • Première greffe de poumon : Pratiquée en 1987 à l’hôpital Foch de Suresnes.

Ces avancées médicales ont permis d’améliorer les techniques chirurgicales et les traitements post-greffe, augmentant ainsi les chances de succès et la qualité de vie des patients transplantés.

Le cadre légal du don d’organes en France

Le don d’organes et de tissus en France est encadré par plusieurs textes de loi. La loi de bioéthique de 1994, révisée en 2004, 2011 et 2021, fixe les principes fondamentaux du don : gratuité, anonymat et consentement présumé.

L’Agence de la biomédecine est l’organisme chargé de superviser les prélèvements et les greffes. Le Code de la santé publique (articles L1231-1 et suivants) définit les conditions dans lesquelles les prélèvements peuvent être réalisés et les règles déontologiques à respecter.

Prise en charge par l’Assurance Maladie

Les greffes d’organes et de tissus sont intégralement prises en charge par l’Assurance Maladie. Cela inclut les examens médicaux, l’hospitalisation, la chirurgie et le suivi post-greffe. Les traitements immunosuppresseurs, indispensables pour éviter le rejet de l’organe greffé, sont également remboursés à 100 %.

  • Reconnaissance en Affection Longue Durée (ALD)

Les patients greffés bénéficient du statut d’Affection Longue Durée (ALD 30), ce qui signifie qu’ils sont exonérés du ticket modérateur pour les soins en lien avec leur greffe. Ce statut permet une prise en charge optimale et allège le poids financier du parcours médical.

  • Droit à l’arrêt maladie après une greffeLes patients ayant subi une greffe ont droit à un arrêt maladie de longue durée, justifié par la nécessité de récupération et de surveillance post-opératoire. La durée de cet arrêt est déterminée par le médecin traitant en fonction de l’état de santé du patient et de son activité professionnelle. L’Assurance Maladie assure une indemnisation selon les règles en vigueur pour les affections de longue durée.

Pourquoi le don d’organes est-il si important ?

Le don d’organes permet de sauver des vies. Une seule personne peut sauver jusqu’à huit vies en donnant ses organes. En 2022, près de 5 500 greffes ont été réalisées en France, mais ce chiffre reste insuffisant face aux besoins. Au-delà de l’aspect vital, une greffe peut aussi améliorer considérablement la qualité de vie des patients, leur permettant de retrouver une autonomie et d’envisager l’avenir avec plus de sérénité.

  • Le rôle des familles et des proches

Le dialogue autour du don d’organes est essentiel. Exprimer son accord ou son refus à ses proches permet d’éviter des situations délicates en cas de décès. Lorsque les familles ignorent la volonté du défunt, elles peuvent être déstabilisées et parfois opposer un refus par défaut, privant ainsi des patients d’une chance de guérir.

  • Soutenir les greffés et les familles des donneurs

Le don d’organes ne s’arrête pas à l’acte de prélèvement. Les patients greffés traversent un parcours médical exigeant, et les familles des donneurs ont besoin de soutien pour surmonter leur deuil. Les associations jouent un rôle clé dans cet accompagnement en offrant des espaces d’écoute, de partage et d’information.

 Comment devenir donneur d’organes ?

  • Exprimer son accord ⚠️​

Si vous souhaitez faire don de vos organes et tissus après votre décès :
Informez vos proches : en expliquant vos dernières volontés notamment en rédigeant un écrit et en avertir vos proches
Inscrivez votre volonté sur une carte de donneur (facultatif)

Si vous souhaitez confirmer votre volonté d’être donneur, il suffit d’en parler à vos proches et de porter sur vous une carte de donneur. Vous pouvez aussi laisser un document explicite avec vos papiers d’identité.

  • S’opposer au don ❌​

A l’inverse, si vous refusez, l’inscription sur le Registre National des Refus est le moyen officiel de faire valoir votre décision.

  • Le don de son vivant 💚​

Il est également possible de donner un organe de son vivant, notamment un rein ou une partie du foie, à un proche dans un cadre médical strict et encadré.

En parler dès aujourd’hui, c’est s’assurer que votre choix sera respecté.

 

Ensemble, mobilisons-nous !

La sensibilisation au don d’organes est essentielle pour faire évoluer les mentalités et encourager un plus grand nombre de personnes à s’exprimer sur ce sujet. En parler, c’est déjà agir.

Avez-vous discuté du don d’organes avec vos proches ? Votre position est-elle claire pour eux ? 

Faire connaître son choix, quel qu’il soit, est un geste responsable qui peut faire toute la différence !