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Le refus du don en France
Le don d’organes et de tissus est un acte de générosité qui peut sauver des vies, mais ce n’est pas une décision que tout le monde est prêt à prendre. En France, la loi de Bioéthique considère chaque individu comme donneur potentiel, sauf si cette personne a exprimé son refus de manière formelle. Ce droit au refus est une composante essentielle de l’éthique du don : chacun doit être libre de décider ce qu’il souhaite ou ne souhaite pas faire de son corps après sa mort.
Dans cet article, nous abordons la question du refus du don d’organes et de tissus. Pourquoi certaines personnes choisissent-elles de refuser ce geste de solidarité ? Comment ce refus est-il géré, et comment le respect des volontés de chacun reste une priorité dans le cadre de la transplantation ?
Le droit au refus
Le don d’organes et de tissus en France repose sur le principe du consentement présumé. Cela signifie que, sauf si vous avez exprimé un refus préalable, vous êtes considéré comme donneur potentiel. Toutefois, il est important de souligner que ce droit au refus est absolu : chacun a le droit de décider de ne pas donner ses organes après son décès, pour des raisons qui lui sont personnelles.
Le refus peut être exprimé de deux façons :
En s’inscrivant sur le registre des refus, géré par l’Agence de la Biomédecine. C’est un moyen officiel de faire connaître sa volonté.
Par écrit, en laissant un document écrit stipulant clairement son refus. Dans ce cas, il est essentiel que les proches connaissent ce choix pour qu’il soit respecté.
En cas de doute ou d’incertitude sur les volontés d’un défunt, la décision revient à la famille, mais cette dernière doit également respecter le droit au refus exprimé par le défunt, le cas échéant. Il est donc essentiel de discuter de ses volontés avec ses proches de son vivant.

Le respect du refus
Il est essentiel de comprendre que le refus du don d’organes et de tissus est une décision légitime et respectée par la loi. Les médecins, les équipes de transplantation et les autorités sanitaires s’engagent à respecter cette décision, quelle qu’elle soit. Le respect des volontés de chaque individu est une priorité absolue, et cela inclut le refus d’être donneur.
Si un décès survient, l’équipe médicale vérifie systématiquement si la personne avait exprimé son souhait de donner ou de ne pas donner ses organes. Si un refus est enregistré, il est appliqué sans exception. Si aucune volonté n’a été exprimée, ce sont les proches du défunt qui devront prendre la décision, en tenant compte des valeurs et des croyances du défunt.
Les raisons du refus
Le refus du don d’organes et de tissus peut découler de plusieurs facteurs, qui varient d’une personne à l’autre. Voici quelques raisons souvent invoquées par ceux qui choisissent de ne pas donner leurs organes :
Croyances religieuses ou spirituelles :
Certaines religions et philosophies de vie ont des positions précises sur le don d’organes. Pour certains, le corps est perçu comme un « bien » sacré qui doit rester intact après la mort. D’autres considèrent que le don d’organes peut être contraire à leurs croyances concernant la vie après la mort ou la réincarnation. Il est important de comprendre et de respecter ces choix.
Peur d’une utilisation abusive ou de mauvaises pratiques :
Il existe des craintes, parfois irrationnelles, concernant l’utilisation des organes ou des tissus. Certains redoutent que le prélèvement ne soit effectué trop tôt, avant la constatation définitive du décès, ou qu’il puisse y avoir des abus dans la gestion des dons. Ces préoccupations, bien que compréhensibles, sont généralement apaisées par le cadre strict et éthique des pratiques médicales.
Manque de confiance dans le système de santé :
Le manque de confiance dans les institutions médicales ou les craintes liées à la gestion de la transplantation peuvent également motiver un refus. Pour certaines personnes, l’idée que leurs organes puissent être utilisés pour sauver la vie d’un inconnu peut soulever des questions sur la transparence et l’équité du processus.
Préférences personnelles ou peur du corps altéré :
Certaines personnes ont des raisons purement personnelles pour refuser le don d’organes. Cela peut être lié à une perception du corps humain comme étant une partie indivisible de soi, ou à une peur de l’altération physique après la mort. Ce type de raisonnement est souvent difficile à rationaliser, mais il est tout aussi valide.
Expériences traumatisantes ou antécédents familiaux :
Dans certains cas, le refus peut être lié à une expérience personnelle ou familiale difficile, comme un prélèvement d’organes qui a eu lieu dans des circonstances tragiques. Le traumatisme vécu par une famille après la perte d’un proche peut influencer sa vision du don d’organes.
➡️ D’après une étude à Lille (2010‑2011), 31 % des familles ont refusé, évoquant notamment la préservation du corps (46 %), le décès brutal (45 %) ou incertitude sur la volonté du défunt.

L’importance de parler de ses dernières volontés
Bien que la loi protège les volontés des individus en matière de don d’organes et de tissus, il est essentiel que ce choix soit discuté de manière ouverte et honnête avec ses proches. Cela permet d’éviter des malentendus ou des conflits au moment du décès, lorsque les proches doivent faire face à une situation émotionnellement difficile.
Discuter de la question du don d’organes et de tissus avec ses proches n’est pas facile, mais c’est une démarche importante pour s’assurer que ses volontés seront respectées. De plus, cela permet à la famille d’avoir une position claire, même en cas de situation imprévisible, ce qui peut leur apporter une certaine sérénité.
Statistiques du refus du don d’organes et de tissus
🇫🇷 En France :
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En 2023, le taux d’opposition officiel au prélèvement chez les personnes en état de mort encéphalique était de 36,1 %.
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Ce chiffre atteint jusqu’à 50 % dans des régions comme l’Île‑de‑France, les Hauts-de-France ou l’Outre-mer.
Tendances par région :
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En 2024, la Bretagne affiche le taux le plus bas (~21 %), tandis que l’Île-de-France dépasse les 53 %.
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Globalement, depuis dix ans, le taux reste élevé (entre 33 % et 41 %, selon les régions).
🌍 À l’international :
Les pays à modèle présumé consentement (« opt‑out »), comme l’Espagne, obtiennent généralement des taux de don plus élevés – mais cela exige un système hospitalier solide.
Évolution des refus dans d’autres pays :
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En Irlande, près de 30 000 personnes se sont inscrites sur le registre de refus en seulement quatre jours après l’entrée en vigueur du système « opt‑out »– mais cela ne modifie pas nécessairement les dons effectifs.
- Malgré le système « soft opt‑out », le taux de consentement familial a chuté de 69 % à 61 % au Royaume‑Uni post-réforme. En outre, environ 40 % des dons enregistrés sont annulés par la famille.
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Après passage au système « opt‑out » en 2010, au Chili, le pool de donneurs a chuté de 51 % à cause de refus familiaux.
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Au Pérou, le taux de refus des familles atteignait 67,1 % en 2015.
- En Turquie, en 2017, 72,9 % des familles refusaient le don post-mortem en dépit d’un taux d’acceptation publique de 75 %. Les raisons : désaccord familial (68 %), pression sociale (24 %), croyances religieuses (8 %).

Une mise en lumière des différentes opinions
Cet article aborde de manière respectueuse les raisons qui poussent certaines personnes à refuser le don d’organes et de tissus, tout en soulignant l’importance du respect des volontés individuelles. Cet article met en lumière que notre association est ouverte et qu’elle soutient les choix personnels et qu’elle offre un espace d’écoute pour toutes les opinions et préoccupations.
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À savoir 💡
En Iran, le don de rein par des donneurs vivants est autorisé et encadré par l’État, avec une compensation financière légale.
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